Daphné BROTTET

daphne.brottet@neuf.fr

 
 

Née le 18 décembre 1973 à Montreuil/bois (93)
réside à Montpellier (34)

"Je m'excuse de m'exposer ainsi devant vous; mais j'estime qu'il est plus utile de raconter ce qu'on a éprouvé, que de dissimuler une connaissance indépendante de toute observation. En vérité, il n'est pas de théorie qui ne soit un fragment soigneusement préparé de quelque autobiographie". Paul Valéry.

Mes découvertes de tous ordres ont accompagné les projets initiés par les professeurs et les intervenants lors de mes études à l'école des Beaux-arts de Montpellier (1994- 1999). Que mes rencontres soient d'ordre artistique ou non artistique, contemporaines ou non, matérielles ou immatérielles, elles ont interféré dans mes choix et ont scandé mon parcours.

De la calligraphie – Chu ta; Shi tao; François Cheng ou Kazuo Shiraga- à la structure de l'être (occidentale) - Foucault, Charcot, Freud, le test du Szondi -en passant par la photo, la question du masque, du visage, de la peinture a surgi.
 [Georges de la Tour: visage ovale, central, de La diseuse de bonne aventure
           -> en photo en noir&blanc avec le même éclairage
           -> en peinture
           => explorer la peinture, le masque, peindre des visages de vie et de mort. Se prendre pour Picasso, qui lui-même n'a pas hésité à tuer les maîtres –Vélasquez ou Manet-, fut une expérience tout aussi existante que celle, matissienne, d'ouvrir la peinture au champ chromatique.  
           -> défigurer la peinture, découper dans la couleur.
           => aller jusqu'au bout de son expérience: le monochrome. Rothko, Newman, Charlton, Ad Reinhardt une "Ultimate painting" en gravure]


*confrontation des intérêts : me passionner pour l'art minimal et l'oeuvre/vie de Sade qui est à mes yeux l'inventeur de la liberté. La biographie de Maurice Lever est à mon avis la plus complète et la plus explicite concernant le rapport du marquis avec son père qui rejoint sa posture dans son œuvre sur le sort réservé aux mères. peinture et écriture, quel rapport au monde? comment suis-je disponible pour l'un ou l'autre?

D.N.A.P (1997)

Intervention plastique sur le recueil de poèmes de René Pons, Cheminement vers le rien, Cadex éditions (1997).
Diverses expériences colorées. Les manifestations à Montpellier s'intensifient à cause des élections régionales. Glycéro sur plaque offset.
Peintures/pancartes dans les manifs.
Intervention plastique sur le recueil de poèmes de Jean-Marie de Crozals, L'ourlet du ciel, Cadex éditions (1998).

Mise en place d'un procédé de peindre pour contrer "le bon/mauvais accord coloré" dans les limites du châssis: tenter une méthode: poser un plan coloré, puis des bandes de scotchs papier, puis recouvrir de peinture, etc.
Voyage avec Carlos Kusnir et Jean Laube à Bâle et à Madrid. Les Ménines que propose cette boîte dans laquelle je me sens prise à partie-intégrante?
Qu'est-ce qu'une exposition, non conventionnelle? Workshop avec Christian Besson.

D.N.S.E.P (1999)

Mais qu'est-ce que la peinture? Après 5 ans d'entêtement à l'école, je ne sais toujours pas.
Et j'ai découvert l'œuvre de Cécile Bart, par hasard, dans un catalogue d'expo avec Filip Francis: Voilà, je crois que la peinture pourrait être cela; la peinture pour le réel comme le dit Catherine Francblin. Donc, je m'engage dans un travail de recherche sur son œuvre. Il va falloir écrire, c'est un problème. Il y a tellement de choses à dire finalement. L'écriture vient normalement.
Écrire une partie de l'histoire de l'art suppose écrire plusieurs histoires. Le mémoire aurait pu être construit de plusieurs autres façons et c'est aussi cela qu'on lit.

Maîtrise d'histoire de l'art contemporain (2001)

monographie : Espace, rythme et Lumière dans l'œuvre de Cécile Bart (T.B.): remise en ordre des savoirs (abstraction, unisme polonais, installation, cinéma).

Mon intérêt pour le cinéma s'accroît. L'initiation de Pascal Convert aux Beaux-arts pendant quelques jours (3e année) a ouvert la voie.

Visite de l'exposition de Douglas Gordon, Déjà vu, 2000. Une autre vision du cinéma.

Publication d'un texte sur l'œuvre de Cécile Bart pour son exposition au Carré Sainte-Anne, Montpellier, dans la revue Off shore (2003).
Publication d'un texte sur l'ouvrage de la session 12 de l'Ecole du Magasin, Aids Riot- New York 1987-1994, dans la revue Off shore.
Couverture du roman de Jean-Claude Hauc, L'indifférent, Cadex éditions (2004)
Intervention plastique sur la nouvelle Insensément ton corps, de Marcel Moreau, Cadex éditions (2004).
Commissariat de l'exposition, "Pour qui Salomé danse t-elle, en vérité?" De Djémila-Capucine Benhamza à la Réserve: terrain de recherche et de construction, Montpellier (2004).

DEA d'histoire de l'art contemporain (2005)

Comprendre comment le cinéma peut être cette source inépuisable pour les artistes. Les réunir sous la question de l'écran précise alors cette notion esthétique qui est encore floue pour moi. L'aspect fragmenté de mon savoir se montre alors avec plus de force. Il faut que je sache de quoi il en retourne. Donc, l'intitulé du mémoire: Entre peinture et cinéma: l'écran. Étude portant plus précisément sur l'œuvre de Cécile Bart et Douglas Gordon. (T.B.)

L'écran, lieu de passage entre l'œuvre et le regardant (participe présent substantivé!), vectorise t-il la relation entre le réel et la fiction? Quels sont les déplacements et les narrations de cet écran? Temporalité/espace de l'écran.
Toutes ces questions n'ont de sens que si elles sont partagées. Jusqu'à présent, j'étais au travail comme dans ma cuisine ou dans mon salon, seule décisionnaire de la disposition des éléments dans l'espace et seule à choisir les épices et leur dosage pour mes plats.

Et jusqu'à présent je pratiquais la mise en doute de tout, me remémorant souvent la phrase d'Oscar Wilde: "Si plus d'une personne est de mon avis, il me semble alors que je dois avoir tort".

Session 15

L'expérience sera alors une grande nouveauté pour moi. La mobilité que j'ai largement développée dans mon travail de rédaction pour le DEA sera éprouvée dans tous les sens du terme. And, I'll see…

Enfin, comme l'une de mes grandes découvertes réflexives fut l'œuvre de Maurice Merleau-Ponty, et plus particulièrement La phénoménologie de la perception, voici l'une de ses phrases que j'affectionne le plus et à laquelle je me réfère souvent.

"En tant que j'ai un corps et que j'agis à travers lui dans le monde, l'espace et le temps ne sont pas pour moi une somme de points juxtaposés, pas d'avantage d'ailleurs une infinité de relations dont ma conscience opèrerait la synthèse et où elle impliquerait mon corps; je ne suis pas dans l'espace et dans le temps, je ne pense pas l'espace et le temps; je suis à l'espace et au temps, mon corps s'applique à eux et les embrasse. L'ampleur de cette prise mesure celle de mon existence; mais, de cette manière elle ne peut jamais être totale: l'espace et le temps que j'habite ont toujours de part et d'autre des horizons indéterminés qui renferment d'autres points de vue. La synthèse du temps comme celle de l'espace est toujours à recommencer."


Entre ces espaces d'investigation, le silence et la musique ont ponctué mon parcours et continuent d'exercer leur pouvoir de variation de distance de part et d'autre du miroir.

Le 15 octobre 2005.