Rapport QuÚmin

Alain Quémin, sociologue, est l’auteur d’un rapport, commandé par le Ministère des Affaires Etrangères, sur la situation de l’art français à l’étranger. Dans ce rapport, il constate que les artistes français sont peu ou pas représentés à l’étranger. Ils seraient visibles au travers d’exposition temporaire, mais ne le sont pas dans les collections des grands musées internationaux. Il établit alors ce que l’on pourrait considérer comme un " palmarès " des meilleurs pays en fonction de la représentation de leurs artistes à l’étranger :

1er les Etats-Unis
2ème L’Allemagne
3ème La Grande-Bretagne
4ème L’Italie et la France


Au cours de son intervention, il note que, pour être intégrés dans une collection américaine ou allemande, les artistes français et italiens sont souvent obligés d’émigrer, voire de prendre la double nationalité.
Ses propositions pour rendre la scène française plus visible : dynamiser le marché, par des galeries plus fortes, favoriser la collection d’entreprise ou personnelle, et permettre une plus grande mobilité vers l’étranger des œuvres qui sont en réserves dans les différentes institutions françaises.
L’aspect contestable de ce rapport est qu’il parle en terme quantitatif et non qualitatif. Peu importe en effet le nombre de tableaux français visibles dans les musée étrangers, ainsi que l’influence du marché ; il faudrait se questionner sur les qualités et particularités des œuvres d’art française (ou autres), de leur pertinence ou leur impertinence esthétique dans une société de l’art mondialisée. C’est là le principal reproche, qui sera fait lors de la table ronde, réunissant différents directeurs d’institutions étrangères (Bart de Baere, directeur à partir de 2002 du Mucka à Anvers, Chris Dercon directeur du musée Boijmans van Beuningen de Rotterdam, Catherine David directrice du Witte de With à Rotterdam, Hans-Ulrich Obrist commisaire indépendant).
Chris Dercon parlera par exemple d’un flou français qu’il faut laisser perdurer. Position assez discutable, car il est parfois bien de faire le point sur l’état d’une scène de ces acteurs, de faire une synthèse de la situation afin de poser certaines questions. D’après lui, les institutions étrangères trouvent des choses importantes, qui ne le sont pas en France.